Suite à l’ouverture de l’enquête publique du SCoT de la CACL, l’association Ranjé To Bisiklèt à émis un certain nombre d’observation sur ce document réglementaire.

Les principales remarques sont les suivantes :

Le SCoT doit favoriser l’accès à une mobilité durable à tous, quelles que soient les ressources des publics bénéficiaires. Le vélo reste le moyen de transport le moins cher et le plus flexible, d’où son utilisation massive par la population dans un contexte où le réseau de bus est aléatoire et la voiture omniprésente.

Il faut prendre en compte les établissements scolaires dans le projet d’aménagement et de développement de services vélo (auto-réparation, vélo-école, stationnement…)

Dans l’axe 1 du DDO, aucune mention de grands projets d’infrastructures cyclables. On voit qu’ici, l’accent est mis sur les transports collectifs tout en oubliant que le vélo est lui aussi un mode de transport à part entière inscrit dans la Loi d’Orientation des Mobilité (LOM) et qui permet soit d’être complémentaire aux bus dans une logique d’intermodalité, soit de s’y substituer sur des courtes et moyennes distances.

Toujours dans le DOO, est élaboré des objectifs/orientations par pôle territorial. Dans le pôle « capitale » et le pôle « capital en devenir » on y retrouve, timidement, dans le tableau récapitulatif, l’objectif suivant : « Développement de liaisons douces inter-quartiers ». Sans plus de précisions, il est à craindre que le vélo soit ici vu comme un moyen de déplacement de type « loisir », qui permettrait de naviguer entre les habitations d’un quartier et des quartiers adjacents. Il faudrait que la CACL précise ce qu’elle entend par liaison inter-quartiers et le mode d’utilisation des modes doux sous-jacent à ce raisonnement.

Un bon point cependant, les communes « pôle d’équilibre », qui concernent les bourgs structurants des 3 autres communes, situés hors de l’agglomération centrale: Tonate (Macouria), Montsinéry (bourg) et Roura (bourg) ont comme objectif : « Développement de liaisons douces dans le cadre des projets portés par les 3 bourgs inscrits en pôles d’équilibre ». Est-il prévu de connecter ces liaisons douces avec les liaisons des pôles capitale et capitale en devenir ?

La discontinuité des itinéraires cyclables est un problème majeur. Cette situation révèle l’absence d’une réflexion globale de la part des aménageurs ainsi que le manque de coordination entre les différents gestionnaires de voirie. Ces aménagements sont perfectibles, notamment sur la qualité des insertions et les caractéristiques de roulage. L’entretien de ces aménagements n’est aujourd’hui pas pris en compte, laissant place au sable,
aux trous et aux débris rendant la circulation sur ces aménagements dangereuse (glissades, distances de freinage allongées…) et peu recommandable.

Il est fait abstraction de l’objectif de la Programmation Pluriannuel de l’Énergie (PPE) qui fixe un objectif ambitieux de 100 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2030 en Guyane, y compris dans les transports. Objectif qui ne peux bien évidemment pas être tenu sans le développement massif des modes doux.

Les modes doux apparaissent en filigrane et semblent n’être portés par aucune volonté politique ou technique. Le sentiment de l’association est que la prise en compte des modes actifs apparaît car « tout le monde en parle » mais sans prendre la mesure de la part déjà forte qu’ils représentent en Guyane et de l’impact positif qu’ils génèrent sur la collectivité. Il est curieux, voire inquiétant, de ne voir apparaître nulle part l’étude modes doux de la CACL, qui date de 2009.

Aujourd’hui l’enjeu est bien de faire du vélo un mode de déplacement choisi et attractif qui s’avère en plus moins coûteux pour la collectivité et meilleur pour la santé des pratiquants et pour l’environnement.

Ces observations sont compilées dans un document d’une vingtaine de pages.